Crise économique – COVID-19

May 19, 2020

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Les États-Unis traversent une crise sanitaire et économique sans précédent. En deux mois, plus de 21 millions d’emplois ont été supprimés. Jamais dans son histoire, l’économie américaine n’avait connu un tel choc en si peu de temps.

Une augmentation fulgurante du taux de chômage

Sur le seul mois d’avril, près de 20,5 millions d’emplois ont été anéantis et le taux de chômage a grimpé de 14,7% (alors qu’il n’était qu’à 3,5% en février dernier). Ce dernier risque cependant encore d’augmenter et d’atteindre des niveaux historiques. Il pourrait s’approcher des 20%, soit des niveaux proches de la Grande dépression des années 30. Pour rappel, 8,6 millions d’emplois avaient disparu et le taux de chômage avait atteint 10,1 % lors des deux années de récession il y a un peu plus d’une décennie.

Les droits au chômage ont également été temporairement étendus à des personnes qui ne pouvaient auparavant pas y accéder, comme les travailleurs indépendants. Et le pays indemnise désormais plus de chômeurs que jamais: 22,8 millions de personnes au cours de la dernière semaine d’avril (ils étaient environ 1,7 million avant le début de la crise).

Le taux d’épargne des consommateurs en nette augmentation

Les dépenses dans le secteur de l’automobiles, mais aussi les dépenses en vêtements, en loisirs, en hôtellerie, en soin de santé, entre autres, ont été gravement endommagées. La baisse de 7,3% des dépenses de consommation en mars a été la plus importante baisse mensuelle jamais enregistrée. Simultanément, les consommateurs ont renforcé leur épargne par précaution. Le taux d’épargne des américains est ainsi passé de de 8,0% à 13,1%, le taux le plus élevé depuis 1975.

Plus de $660 milliards de prêts pour les PME

La première vague de pertes d’emplois, suite à l’obligation de fermeture imposée par les Etats, a touché les compagnies aériennes et les hôtels, puis les restaurants et les usines. De nombreuses personnes se sont ainsi vues privées de leur gagne-pain du jour au lendemain. L’administration Trump et le Congrès ont dès lors débloqué un total de 669 milliards de dollars de prêts pour aider les petites et moyennes entreprises à payer les salaires de leurs employés. Ce programme s’inscrit au sein d’une aide fiscal surpassant 3 milles milliards de dollars pour affronter la crise du Covid-19.

Mais, des aides supplémentaires seront probablement nécessaires pour combattre l’impact du coronavirus. « Un soutien budgétaire supplémentaire pourrait être coûteux, mais il en vaut la peine s’il permet d’éviter des dommages économiques à long terme et nous permet d’avoir une reprise plus forte », a estimé ce mercredi 13 mai Jérôme Powell, le patron de la Banque centrale américaine (Fed) lors d’un échange virtuel avec le Peterson Institute, un centre de réflexion de Washington.

Le produit intérieur brut (PIB) recule nettement

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a reculé de 1.2 % au premier trimestre, la baisse la plus importante depuis le quatrième trimestre 2008, au moment même où les Etats-Unis s’enlissaient dans la crise économique. Les perspectives sont encore plus sombres pour le deuxième trimestre 2020, où les économistes prédisent une contraction de plus de 10%. L’espoir repose désormais sur une certaine reprise économique dans la seconde partie de l’année, en supposant que l’économie américaine redémarre au mois de juin.

Une reprise lente

Cependant, au vu des pertes d’emploi significative et de la destruction de nombreuses petites et moyennes entreprises, le rebond économique risque fort d’être lent. La Banque centrale américaine a d’ores et déjà pris toute une série de mesures pour soutenir l’économie, les ménages ainsi que les entreprises: baisse des taux quasiment à zéro, assouplissement en urgence des réglementations pour permettre aux banques de prêter, injection de liquidités dans le système financier.

Pour aller plus loin

Webinar: Economic Impacts of COVID-19

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